Bienvenue chez nous!

Depuis Mamoudzou, pour rentrer chez nous, nous devons franchir un pont qui n'a qu'une seule voie de circulation, ce qui est, comme vous pouvez l'imaginer, source d'embouteillages! Vers 7h du matin et 16h30, aux heures de pointe, les voitures sont en interminable file indienne, attendant inlassablement et sous une chaleur torride, de passer le pont de la rivière Kwalé... En dehors de ces horaires, le feu qui essaie de réguler tant bien que mal le trafic ne fonctionne pas, l'attente est beaucoup moins longue!

Ici, pas de transport public ! Alors, quand on n'a pas de voiture, il ne reste qu'une solution : la débrouille... Dans le sens Tsoundzou-Mamoudzou, le stop reste la solution idéale. C'est une institution à Mayotte, tout le monde fait du Stop ! C'est très facile, il suffit de lever la main au passage des voitures, en regardant d'un air insistant ! Si d'aventure la voiture passe sans s'arrêter, il ne faut pas manquer de se retourner d'un air dubitatif en levant les bras au ciel, pour que le conducteur, honteux, s'arrête à la prochaine sollicitation... c'est comme si tous les autostoppeurs s'étaient passés le mot ! Il faut être solidaire, non mais ! Pour le trajet inverse, c'est là que ça se corse... le pont vient décourager les taxis-brousse de nous emmener à Tsoudzou... trop long, pas rentable.. en même temps, c'est vrai qu'avec une course à 1,50 euros ... alors de nouveau... le Stop !

La piste qui nous amène chez nous passe devant les boites aux lettres. Situées à 10 min de marche de la maison, celles-ci ne servent malheureusement pas à grand chose. Eh oui... pour que le courrier nous arrive c'est tout une histoire... aucune route ne possède de nom, les adresses se résument à des indications succintes où à des lieux-dits et le facteur ne montre pas souvent le bout de son képi. La seule solution : se débrouiller pour rencontrer directement le facteur au centre de tri... pour se présenter, lui donner RDV aux boites à lettres, et lui expliquer où nous habitions. En cette période d'étrennes, il ne rechignera certainement pas à nous voir ! ;-) Sans ça... nous ne recevrons pas vos petits mots venus de loin ! :-(

Après les boites aux lettres, il faut être attentif et pas trop "fatigué" sinon, on reste embourbé, surtout en période des pluies. Que ce soit en Scooter ou en voiture, mieux vaut ne pas quitter les rails et avancer prudemment en 1ère !

Sur ce chemin, pas possible d'être tous les 2 sur le scooter, surtout de nuit. Jérôme s'occupe de le conduire, et moi je termine à pied avec ma lampe frontal, pour éviter les trous, les flaques d'eau boueuses et surtout les scolopendres, gros mille-pattes dont la morsure est hyper douloureuse... en cas d'oubli de la lampe, c'est la cata, même si la lune, permet de se débrouiller.

En voiture, la montée est délicate, mais à force d'entraînement, nous arrivons à atteindre la maison sans trop caler!

Lorsqu'on arrive enfin à la maison, pas de possibilité d'aller plus loin, le chemin s'arrête et il n'y a plus aucune habitation au dessus de la nôtre, c'est la brousse qui commence ! C'est une grande maison qui a été divisée en trois logements. Nous occupons le rez de jardin. Nos voisins sont très sympas et il n'est pas rare de terminer une journée par un apéro collectif. Cela ressemble un peu à une grande colocation, où chacun garde néanmoins son intimité.

La vue sur le lagon est imprenable! Les bananiers et les cocotiers au premier plan, rappellent l'exotisme de l'île et le ciel azur en guise d'horizon se confond avec le bleu de la mer! Magnifique

Nous empruntons un escalier en bois pour atteindre notre appartement de 30 m2. Nous vivons dans un havre de paix ! Certes ce n'est pas très grand, mais la terrasse nous procure un lieu de vie supplémentaire. Nous y mangeons, nous nous reposons sur le hamac etc... De là nous pouvons également observer les makis (petits lémuriens) qui crapahutent le long des bambous et des manguiers en quête de fruits.

Pour meubler le logement, il a fallu faire preuve de patience! Il y a peu de magasins de meubles sur l'île et l'offre est donc très limitée. Toutes les semaines, nous attendions de nouveaux arrivages. mais le bâteau avait souvent du retard... ;-) Après un mois de camping, nous sommes enfin installés!